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1.0 INTRODUCTION À L'ÉTUDE

1.2 Problématique


Les solvants sont une classe de substances très largement utilisées dans la grande majorité des secteurs d'activité économique où ils jouent des rôles très divers, notamment pour le nettoyage ou le dégraissage de divers produits en cours de fabrication et comme véhicules pour pigments, teintures et résines synthétiques dans les produits de revêtement et les adhésifs. Leur présence dans de nombreux milieux de travail combinée avec le potentiel toxique et inflammable d'un grand nombre de ces solvants rend primordiale l'adoption de mesures de prévention afin d'éviter le développement de maladies professionnelles ou d'accidents du travail. Historiquement la substitution a été fréquemment utilisée pour remplacer un solvant par un autre moins dangereux au fur et à mesure du développement des connaissances, en toxicologie notamment, résultant en des normes plus strictes à respecter ou en l'interdiction de certains solvants. Ainsi le benzène a été remplacé par le toluène dans les peintures, le tétrachlorure de carbone a été remplacé par le trichloroéthylène dans le dégraissage des métaux, lequel a été lui-même substitué plus récemment par le 1,1,1-trichloroéthane également pour des raisons de santé au travail. Dans le nettoyage à sec le tétrachloroéthylène s'est substitué aux essences minérales inflammables. La substitution peut également consister à changer le procédé, en le remplaçant par un autre qui n'utilise pas de solvant.

Les raisons de santé et de sécurité du travail vont certainement continuer d'être à l'origine de substitutions de solvants. La substitution est alors vue comme une technique de choix de prévention à la source et répond en cela à l'objectif premier de la Loi sur la santé et la sécurité du travail. Or depuis quelques années des considérations environnementales viennent s'ajouter aux considérations de santé et de sécurité du travail comme justifications pour la substitution de solvants. Les solvants en effet contribuent de façon appréciable à l'appauvrissement de la couche d'ozone (solvants halogénés), à la formation de smog urbain et d'ozone troposphérique (hydrocarbures) ainsi qu'à la contamination des eaux et des sols. Ainsi la législation environnementale contraint les entreprises à envisager le remplacement de diverses catégories de solvants par des produits de substitution ou à utiliser des procédés sans solvant. Cependant la substitution «verte» ne doit pas se faire au détriment de la santé ni de la sécurité des travailleurs. Par exemple l'utilisation de solvants de type Stoddard à la place du 1,1,1-trichloroéthane (destructeur de la couche d'ozone) pour le dégraissage des métaux peut soit augmenter le risque d'accident à cause de son inflammabilité, soit entraîner des problèmes ergonomiques à cause de son application à la brosse.

Quel que soit le motif à la base de la volonté de substitution, d'autres facteurs doivent évidemment être pris en considération à savoir la faisabilité technique et les coûts. Ainsi une analyse complète de substitution englobe les quatre facteurs suivants : santé et sécurité du travail, environnement, acceptabilités technique et économique.

Face aux problèmes énoncés ci-dessus et aux exigences réglementaires nouvelles, les responsables de la santé et sécurité du travail en entreprise se doivent de développer des stratégies de substitution adéquates pour les solvants. Or ceux-ci ne disposent pas nécessairement d'une information complète et pertinente pour l'élaboration de ces stratégies. Il n'existe en effet aucun document qui fasse le bilan de cette problématique et qui permette d'orienter l'action de substitution.