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2.0 LES SOLVANTS : UTILISATION, EXPOSITION ET EFFETS

2.3 Situation actuelle : Les «nouveaux» solvants


Les chiffres présentés sur l'utilisation des solvants en 1991 et ceux présentés sur l'exposition aux solvants en 1992 ne peuvent être considérés comme des données immuables. En effet, plusieurs facteurs nous permettent de croire que la situation de l'utilisation des solvants et de l'exposition professionnelle aux solvants dans la deuxième moitié de la présente décennie sera passablement modifiée.

Mentionnons d'abord les directives internationales concernant les substances appauvrissant la couche d'ozone. Ces mesures législatives ont pour effet de faire diminuer considérablement l'utilisation du CFC-113 et du 1,1,1-trichloroéthane.

L'intégration accrue des marchés en Amérique du Nord, suite à l'entrée en vigueur de l'Accord de libre échange nord-américain (ALENA) le 1er janvier 1994 a eu comme conséquence directe que les utilisateurs canadiens de produits chimiques ont tendance à s'approvisionner plus souvent qu'auparavant aux États-Unis. Les produits contenant des solvants en provenance de nos voisins du sud n'étant plus soumis à des tarifs douaniers, nous importons de plus en plus de peintures et autres matières assimilées à base de solvants (Dufour, 1994 ).

D'autre part, les lois environnementales récentes, principalement aux États-Unis, ont des conséquences directes sur la composition des peintures, encres et nettoyants à métaux. Ces produits se retrouvent en quantité croissante au Canada. Ainsi des solvants tels que le d-limonène pour le dégraissage des métaux, la N-méthylpyrrolidone pour le décapage et plusieurs éthers de glycol basés sur le propylène ainsi que leurs acétates font leur apparition sur le marché (Kirschner,1994 ). La plupart de ces «nouveaux» solvants n'étant pas réglementés au Québec en vertu du Règlement sur la qualité du milieu de travail, les intervenants du réseau public de santé au travail ne possèdent pas les techniques d'échantillonnage et d'analyse pour évaluer l'exposition des travailleurs. Ces solvants ne sont donc pas comptabilisés dans les banques de données d'hygiène industrielle. En résumé, le portrait de l'exposition des travailleurs québécois aux solvants est en évolution rapide et se reflète mal dans les données d'échantillonnage disponibles actuellement.