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4.0 SUBSTITUTION : BASES THÉORIQUES, MODÈLES ET OUTILS

4.5 Coûts et facteurs techniques


La réussite du processus de substitution dépend bien évidemment de la capacité de la solution alternative à répondre, à un coût raisonnable, aux besoins techniques satisfaits par la solution initiale. Le calcul des coûts, qui apparaît à première vue simple lorsqu'il s'agit d'un remplacement sans changement dans l'équipement, doit cependant intégrer divers impacts des changements effectués (p.ex. ventilation, protection individuelle, recyclage, récupération et contrôle des émissions, décharge) sans oublier les impacts plus complexes lorsqu'il y a changement dans les méthodes ou les procédés (Wolf,1987 ). Plusieurs de ces dimensions peuvent d'ailleurs se révéler bénéfiques à court comme à long terme. Les bénéfices divers qu'une entreprise peut retirer de la substitution et des programmes de prévention de la pollution en général ont été soulignés notamment par Russell, Forbes, Huisingh ainsi que Laden et Gray. Ces éléments sont repris dans la section sur les facteurs humains et organisationnels (Forbes,1993 ; Huisingh,1989 ; Laden,1993 ; Russell,1992 ). Cependant, même si de nombreux bénéfices peuvent en être retirés, le processus au total peut être long, faire appel à une expertise extérieure, sans nécessairement toujours aboutir, donc peut être coûteux (Russell,1992 ). Ce dernier point est repris par Laden et Gray qui signalent que les coûts de recherche et de développement peuvent être importants surtout pour les plus petites compagnies (Laden,1993 ). Kennedy présente une approche d'évaluation des coûts totaux reliés à la substitution des solvants, illustrée d'exemples d'application en milieu industriel (Kennedy,1994 ).

Dans le cas des solvants les paramètres techniques caractéristiques varieront beaucoup selon leur utilisation. Certaines applications pourraient par exemple favoriser le pouvoir de solubilisation aux dépens de la vitesse d'évaporation. Dans le cas des solvants utilisés en électronique, pour le nettoyage des résidus de soudure, et dans le cas des solvants de dégraissage à la vapeur, Wolf et coll. présentent une série de paramètres pertinents : taux d'évaporation, point d'ébullition, énergie de vaporisation, paramètres de solubilité, indice de Kauri-butanol, solubilité dans l'eau et indice de mouillage. Ces paramètres peuvent servir à classer les solvants et à effectuer des choix entre solvants alternatifs. Des paramètres comme le point d'ébullition et l'énergie de vaporisation permettent également d'évaluer les dépenses énergétiques associées à l'utilisation des solvants (Morrison,1985 ; Wolf,1987 ).

Pour la formulation des peintures, encres et adhésifs, l'industrie utilise depuis les années 60 un système basé sur des paramètres de solubilité (ou de miscibilité) tenant compte de l'énergie de dispersion, l'énergie polaire et l'énergie de ponts hydrogène des divers solvants (paramètres de Hansen). Olsen a mis au point le logiciel SUBTEC (voir aussi la section sur les facteurs de SST) qui suggère à l'utilisateur des substituts à un solvant déterminé (substances pures ou mélanges) et qui les compare entre eux sur la base de ces paramètres (Olsen,1992 ).