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3.0 ENQUÊTE DANS LES SECTEURS D'ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE DU QUÉBEC

3.3 Résultats


Cette section présente sommairement et par secteur d'activité (ordre alphabétique), les solvants utilisés et les problèmes soulevés lors des échanges avec les spécialistes rencontrés.

Administration : Dans les entreprises de services ou les ministères, on peut retrouver des services d'imprimerie, de menuiserie, de peinture, d'entretien mécanique. Les solvants utilisés sont communs à presque tous les types d'industrie. Par conséquent, il n'y a pas eu de préoccupation spécifique à ce secteur qui ait été soulevée.

Aliments et boissons : Le secteur «Aliments et boissons» inclut notamment la boulangerie et la transformation de la viande. Tous les intervenants ont affirmé que leur secteur était très étroitement surveillé par Agriculture Canada et que très peu de solvants de dégraissage sont utilisés. Ainsi, l'utilisation de solvants étant très limitée et bien contrôlée, ils n'ont pas eu de cas de substitution à signaler dans le cadre du projet.

Caoutchouc et plastique (fabrication) : Les entreprises de ce secteur industriel utilisaient des solvants dans la composition de leurs produits finis. Les personnes contactées ont insisté sur le fait que des laboratoires spécialisés travaillaient actuellement à substituer les solvants problématiques par d'autres plus sécuritaires ou par des technologies nouvelles.

Construction : Le secteur est très vaste et diversifié, ce qui cause des difficultés au niveau de l'identification et du contrôle des solvants utilisés. Cependant, certains métiers impliquent l'utilisation de solvants et tout travail de substitution pourra certes bénéficier à ces travailleurs (par exemple : peintures moins toxiques pour les peintres, colles moins toxiques pour les poseurs de tapis).

Cuir et Chaussures : La fabrication de chaussures et de bottes, en cuir, en caoutchouc ou autre, peut impliquer des solvants tels que le toluène (principalement), le naphta, le kérosène, la méthyléthylcétone (MEK), l'acétone et l'acétate d'éthyle. De plus, des adhésifs peuvent être utilisés pour le collage de semelle, par exemple. Cependant, certains procédés thermiques ne requièrent que très peu de solvants.

Électricité (production et distribution) : Beaucoup de solvants sont utilisés, dont plusieurs doivent posséder des propriétés très spécifiques, par exemple constante diélectrique élevée, absence de résidus, ininflammabilité. Pour le nettoyage de transformateurs, on utilise communément des essences minérales et du 1,1,1-trichloroéthane; pour le nettoyage des câbles de distribution, du 1,1,1-trichloroéthane également. Cependant, étant donné la réglementation sur les substances appauvrissant la couche d'ozone, de sérieux efforts ont été consacrés au remplacement de ce dernier. On est donc en train d'essayer de nouveaux solvants disponibles sur le marché.

Fabrication d'équipement de transport et machines : Ce secteur inclut, entre autres, les industries automobile, aérospatiale, maritime et de la machinerie agricole. Concernant les principaux solvants utilisés, les activités peuvent se diviser comme suit :

htmlgifs/dot_lg.gif Usinage / assemblage / soudage / peinture sur métal : beaucoup d'essences minérales, du toluène, naphta, 1,1,1-trichloroéthane, perchloroéthylène, méthyléthylcétone, méthanol, xylènes, trichloroéthylène, terpènes;

htmlgifs/dot_lg.gif Plastiques renforcés à la fibre de verre : adhésifs, styrène, acétone.

        

Cette dernière utilisation est très préoccupante par la toxicité des solvants utilisés et par la forte exposition des travailleurs.

Dans ce vaste secteur d'activité, d'importantes compagnies ont été très actives dans la substitution des solvants chlorés (principalement le 1,1,1-trichloroéthane) et des solvants inflammables. Il est à noter que dans ce type d'industrie, des contraintes importantes compliquent la substitution, telles que : la diversité des matériaux utilisés (notamment le magnésium, l'aluminium, le titane, le nickel, le cobalt, les plastiques), la complexité de la configuration de certaines pièces et les spécifications très rigoureuses à respecter.

Fabrication de produits en métal et électriques : Les industries de ce secteur fabriquent, entre autres, du matériel électronique et électrique, des fils, des câbles et des appareils électroménagers. On y peint le métal, ce qui implique l'utilisation de beaucoup de toluène. Cependant, pour améliorer la qualité du milieu de travail, on a mentionné que certaines entreprises utilisaient (ou envisageaient d'utiliser) des peintures en poudre ou des systèmes plus efficaces de pulvérisation tels que celui à haut volume basse pression (HVBP).

De plus, divers solvants sont utilisés dans des opérations de dégraissage , traitement du métal et autres : méthyléthylcétone, essences minérales, xylène, toluène, acétone, 1,1,1-trichloroéthane, Safety Kleen , solvant Stoddard, trichloroéthylène, isopropanol.

Dans certaines entreprises, on a d'abord remplacé les CFC utilisés par le 1,1,1-trichloroéthane, qu'on a ensuite éliminé pour le remplacer par des alcools, des nettoyants alcalins ou des essences minérales.

Là aussi, certains secteurs de cette industrie doivent parfois rencontrer des spécifications très rigoureuses, ce qui complique le processus de substitution. Cependant, des efforts considérables ont été fournis dans certaines grandes entreprises et ces efforts ont pu être couronnés de succès dans la plupart des cas.

Hôpitaux : Certains solvants sont utilisés dans les laboratoires d'analyse (dont certains mélanges à base d'acétone, d'isopropanol, de méthanol et d'acétate d'éthyle). On se préoccupe de certains solvants toxiques comme le toluène, utilisé en pathologie/cytologie. On retrouve également un service d'entretien où sont utilisés les solvants usuels (principalement des essences minérales et du méthanol).

Imprimerie : On affirme qu'environ 95 % des ateliers ont des presses offset, où l'on retrouve généralement de 50 à 150 produits chimiques différents. D'autres ateliers utilisent la sérigraphie, la flexographie et l'héliogravure. On produit des journaux, des formulaires, des livres. La principale préoccupation demeure l'offset, de par le nombre d'ateliers et le nombre de travailleurs concernés. Plusieurs étapes de production sont nécessaires dans une imprimerie mais la principale, en terme d'utilisation de grandes quantités de solvants, demeure l'impression elle-même. On y utilise notamment l'isopropanol dans les solutions de fontaine (préoccupation pour l'émission de COV), du toluène (ex : réjuvénateur de blanchet), des éthers de glycol, de la méthyléthylcétone et du dichlorométhane. L'inflammabilité des solvants utilisés est également une préoccupation importante.

Meubles : La fabrication des armoires et de l'ameublement de bureau, en bois ou en métal, constitue une part majeure de l'industrie du meuble au Québec. Dans cette industrie, les solvants sont reliés à l'utilisation de peintures, laques, teintures, vernis . Les principales préoccupations sont orientées vers l'environnement (odeurs, émission de COV).

Mines : Dans le secteur minier, on ne semble utiliser aucun solvant particulier, si ce n'est ceux pour l'entretien de la machinerie, communs aux autres industries.

Pâtes et papiers et secteur forestier : Les préoccupations sont principalement environnementales, particulièrement les rejets d'eaux usées, qui sont réglementés par le Règlement sur les effluents des fabriques de pâtes et papiers (en vertu de la Loi sur les Pêches (Canada)) et par les Règlements sur les fabriques de pâtes et papiers (en vertu de la Loi sur la qualité de l'environnement (Québec)). Les opérations de dégraissage de certaines pièces d'équipement et des planchers, le nettoyage des contacts électriques, et les tests d'impression requièrent différents solvants tels que le kérosène et le solvant Stoddard. On cherche à éliminer le problème à la source, notamment en arrêtant les fuites d'huile par un meilleur entretien. On s'oriente de plus vers le nettoyage à la vapeur.

Peintures (fabrication) : Voir remarque à la section Caoutchouc et plastique (fabrication). Les préoccupations semblent être principalement de nature environnementale, particulièrement l'émission de COV.

Pétrochimie : Les installations de ce secteur produisent de l'essence, des lubrifiants, de l'asphalte, des dérivés pétrochimiques divers (dont le xylène et le toluène). La préoccupation environnementale est très présente. Pour déloger certains résidus pétroliers dans l'équipement de production (ex. : dégraissage , décokage), on a besoin parfois de solvants très forts qui sont difficilement remplaçables. On utilise aussi des solvants d'entretien et également des solvants aqueux combinés avec de la vapeur.

Produits pharmaceutiques : Voir remarque à la section Caoutchouc et plastique (fabrication).

Première transformation des métaux : Les solvants utilisés dans cette industrie sont principalement liés à l'entretien mécanique et électrique ainsi qu'aux opérations d'usinage : dégraissants (solvant Stoddard, Safety Kleen (MD)), peinture , un peu d'imprimerie . Le 1,1,1-trichloroéthane tend à être remplacé par du méthanol ou des solutions à base de d-limonène, entre autres. Cependant, comme nettoyant de contacts électriques, il semble très difficile à substituer.

Produits chimiques : Voir remarque à la section Caoutchouc et plastique (fabrication). La préoccupation environnementale est présente dans plusieurs industries (ex. : chlore dans les effluents). Certaines industries sont également couvertes par des réglementations spécifiques, parfois très sévères, ce qui exige un contrôle serré des produits utilisés et des rejets. On retrouve de plus les solvants d'entretien usuels.

Textiles (fabrication) et habillement (confection) : Mis à part les encres utilisées dans la teinture des fibres et les solvants pour l'entretien de la machinerie et de diverses pièces d'équipement (ex. : nettoyage des tamis), le solvant le plus préoccupant est celui utilisé dans le détachage des tissus : le 1,1,1-trichloroéthane (dans la grande majorité des usines et ateliers). Ce solvant réglementé doit être substitué et il semble excessivement difficile de trouver un produit de remplacement. Une des préoccupations autre qu'environnementale, est la présence de stabilisants toxiques (jusqu'à 5 %) tels que le 1,4-dioxane, dans le 1,1,1-trichloroéthane. L'opération de détachage, souvent réalisée avec un fusil pulvérisateur, requiert un solvant qui ne laisse aucune trace, qui s'évapore rapidement et qui ne soit pas dangereux pour la santé des travailleurs exposés. En effet, l'évaporation rapide implique sa présence dans l'air, inhalé par tous les travailleurs présents. Une partie de la solution se trouve dans l'élimination à la source des taches : un entretien préventif de la machinerie réduirait assurément la présence de taches sur les tissus, ce qui entraînerait une diminution de l'utilisation de solvant de détachage.

Traitement des déchets : Le traitement des déchets est réalisé en grande partie avec des produits inorganiques. Les solvants que l'on retrouve dans ce type d'installation servent aux tests de laboratoire et à l'entretien.

Transport : Les utilisations de solvants dans ce secteur recoupent l'ensemble des préoccupations de plusieurs autres industries, soit l'entretien des véhicules (carrosserie et mécanique), ce qui implique de grandes quantités de dégraissants ainsi que des peintures et diluants : solvant Stoddard, 1,1,1-trichloroéthane, dichlorométhane et autres; plusieurs d'entre eux se présentent en aérosols ou dans des bacs ouverts.

Un point particulièrement problématique demeure le nettoyage de contacts électriques, qui se faisait auparavant à l'aide de CFC-22, qui a ensuite été remplacé par un le 1,1,1-trichloroéthane ou un hydrochlorofluorocarbure (HCFC), qui à leur tour doivent être remplacés parce que listés comme substances appauvrissant la couche d'ozone.

On est également préoccupé par l'utilisation courante de peintures contenant des isocyanates; les peintures à l'eau n'ont pas vraiment fait leur preuve, et ce, semble-t'il à cause des conditions climatiques difficiles.